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Quelles pistes pour réformer l'enseignement de l'architecture ?

Dans le cadre de matinales de réflexion organisées depuis septembre 2012, les architectes se sont penchés sur l'enseignement. Ils avancent plusieurs propositions afin d'améliorer la formation. Découvrez ces quelques idées.

Après le logement, les architectes, étudiants, acteurs de la société civile et politique se sont réunis à deux reprises, les 14 février et le 4 avril derniers, afin de discuter de l'enseignement autour de la thématique : "Comment former les architectes de demain ?". Au sortir de débats, quatre axes se sont détachés dont le premier tourne autour de l'école et de la profession : "L'architecture est insuffisamment connu. Il faudrait introduire cette notion dès le collège et le lycée", note Lionel Carli, président du Conseil national de l'ordre des architectes. Outre cet aspect, l'organisme évoque également la possibilité de laisser une porte ouverte aux étudiants, une césure de 12 mois minimum, lors de leur parcours de Licence (trois ans) et Master (deux ans). Objectif : réaliser des projets personnels comme des mises en situation professionnelle d'une durée suffisamment longue pour appréhender un projet, la culture du chantier mais aussi pouvoir voyager et faire des recherches personnelles. Dans cette veine, les architectes proposent d'allier un pourcentage d'enseignement imposés (80%) et d'enseignements libres et personnalisés comme le management, les langues, l'économie… c'est d'ailleurs pourquoi l'Ordre insiste sur l'ouverture de la pédagogie à une plus grande pluridisciplinarité "afin d'avoir une vision globale des projets", précise Lionel Carli. Et de poursuivre : "L'étudiant doit apprendre les autres facettes du métier. C'est pourquoi il ne faut pas le limiter à la conception de son bâtiment mais le former aux autres champs". Concernant l'habilitation à la maîtrise d'œuvre en son nom propre, le CNOA souhaite "supprimer l'appellation 'architecte diplômé d'Etat' car il crée la confusion. Ainsi, la licence, le master et le HMNOP formeraient le diplôme unique d'architecture ouvrant droit au port du titre d'architecte après inscription au tableau de l'Ordre. Parmi les autres propositions, l'Ordre attire l'attention sur le fait de développer la validation des acquis par l'expérience (VAE) comme accès à l'habilitation. Effet campus et expérimentations Le deuxième axe de réflexion s'inscrit autour des écoles autonomes adossées aux grands pôles universitaires. "L'effet campus doit se développer pour les étudiants afin qu'ils découvrent les autres facettes du métier et les acteurs avec lesquels il vont travailler par la suite", explique Lionel Carli. Ainsi, pourquoi ne pas expérimenter les écoles polytechniques sur le modèle de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne ? Troisième axe : le développement de la recherche doctorale. Par exemple, les architectes préconisent d'"orienter les thèmes autour de l'innovation et l'expérimentation, les évolutions de la profession et des techniques de construction mais aussi multiplier les sites du type des "Grands ateliers de l'Isle d'Abeau". Enfin, le dernier axe de réflexion repose sur la formation continue tout au long de la vie notamment en impliquant les écoles dans ces formations et plus particulièrement celles sur la performance énergétique ou la rénovation thermique. Reste désormais à diffuser ces idées aux différents ministères concernés. Mi-juin, la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, devrait rendre sa feuille de route. Nul doute que la profession scrutera avec attention les propositions.

Céline Galoffre (17/05/2013)